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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 17:37

Cela fait quelques années que M. Joseph se pose en spécialiste des finances communales, abreuvant la population d’analyses diverses sur la situation de la ville, et trouvant même un éditeur pour les publier (!) malgré la lecture assez indigeste des articles qu’il signait. Mais une fois dans la place, voici venu le moment de mettre en pratique ces belles compétences.

Il en a eu l’occasion, lors du conseil du 6 mars dernier, en présentant le DOB 2015 qui devait précéder le vote du budget primitif dans un délai maximum de 2 mois, selon la loi.

Et l’on a bien été obligé de constater que, dans ce domaine comme dans les autres, hélas, le maire n’est pas à la hauteur, et c’est peu dire…

D’abord parce qu’il ignore ce qu’est un débat.

Il s’est permis d’avertir en préambule : « Je ne répondrai pas forcément et systématiquement à toutes les questions. La direction du service financier est ouverte à tous les conseillers ».

Parfait ! Pourquoi faire un conseil, dans ce cas ? Et qui dirige la ville ? On pourrait même se passer de maire, tant qu’on y est…

Ensuite, parce qu’il ignore ce que doit être un débat d’orientation budgétaire.

Que ne s’est-il renseigné ! Les textes prévoient une présentation de la situation de la commune, et l’exposé de ce qu’il compte faire avec son équipe : ses projets et ses orientations en matière de budget pour 2015.

Or, dans le contexte d’économies drastiques qu’il a décidé de mettre en œuvre, M. Joseph s’est montré incapable d’annoncer ses priorités et ses choix budgétaires, pour la bonne raison que, manifestement, il n’en a pas.

Il n’a répondu à aucune des questions posées à ce sujet par les élus.

Le prétexte : « Là, on sort du débat d’orientation… On est là pour délibérer des grandes orientations. La question sera abordée en réunion de travail, en dehors du conseil. » Et après le vote du budget, sans doute…

Quant aux réunions, inutile d’en attendre grand chose : que ce soit lors des réunions de la commission des finances, ou réunions « préparatoires » auxquelles ont assisté les élus– et que M. Joseph s’est bien gardé de mentionner – il a été impossible d’obtenir des réponses précises aux questions posées : on ne sait pas, on ne sait jamais !

A quoi sert d’y assister, si l’on ne peut discuter des choix, établir des priorités avec précision (ce qui serait préférable en matière de budget prévisionnel) et si vos remarques et propositions restent lettre morte ? A rien, sauf à servir d’alibi, comme l’a fait remarquer Jean-Yves Decroix …

Et ça dure depuis des mois.

Mais le plus dramatique pour notre ville, le maire n’a pas compris qu’établir un budget, ce n’est pas se livrer à un simple exercice comptable, c’est définir des axes politiques, au sens premier du terme, et préserver ce qui est le plus utile à la cité, et à ses habitants.

Laissant vide sa place habituelle, on l’a vu en maître d’école présenter et lire son diaporama, puis transformé en animateur, debout, le micro à la main, lancer le débat, avant d’aller s’asseoir dans un coin de la salle : tout un symbole…

Beau diaporama concocté par les services financiers, à l’intention de …de qui, au fait ? Des conseillers ? Ils avaient déjà les documents. Du public, sans doute pour éclairer sa lanterne…

Pas sûr qu’on y ait vu plus clair, même si l’on a quelque peu l’habitude des finances locales.

Faire le point de la situation, c’est nécessaire dans un tel débat. Mais était-ce bien utile de remonter au déluge ?

Car sur une trentaine de diapositives présentées, une partie traitait de considérations générales, le tiers balayait en rétrospective la période 2008- 2014, avec tableaux, courbes, graphiques et histogrammes en couleur… pour nous apprendre ce que l’on savait déjà depuis longtemps : l’envolée des dépenses de personnels (que nous avons dénoncée en son temps et que le maire ne craint pas d’aggraver en engageant , malgré ses promesses, un directeur de cabinet qui coûtera la bagatelle de 61 000 €/ an à la commune) et la baisse des recettes (DGF, produit des jeux et des taxes locales), avec l’effet ciseau attendu– ah, l’effet ciseau – provoqué par la hausse des dépenses!

D’autres diapos nous ont entraînés dans la prospective : jusqu’en 2017, et même 2020…

On nous permettra d’émettre quelques réserves : outre le caractère aléatoire de certaines recettes (droits de mutation, produit des jeux, produit du domaine public etc…) nous avons été échaudés par certain audit prospectif établi en 2008 et qui comportait des erreurs dépassant le million d’euros…

(Le site auquel M. Joseph renvoie les Bandolais un peu curieux n’est pas le bon : pour obtenir des donne chiffrées, il faut aller sur : www.collectivites-locales.gouv.fr et ensuite aller sur comptes des communes. On trouvera quelques divergences entre les fameux chiffres de Bercy et ceux présentés par le maire.)

M. Delaud a d’ailleurs contesté certaines des analyses présentées, et M. Joseph l’a approuvé : « Votre réflexion est juste.» (!) Ou encore : « C’est difficile de juger » !

Que retenir des annonces ?

Impôts : stabilité des taux en 2015, sauf pour les résidences secondaires, qui vont prendre

+ 20% pour leur taxe d’habitation, excusez du peu…pour rapporter combien, au fait? On ne sait pas !

Mais les années suivantes mettront tout le monde d’accord : augmentation générale des taxes locales plus que probable !

Une question se pose :

M. Joseph était bien au courant de la situation financière de la ville: il dissertait dessus à longueur d’article.

Pourquoi s’est-il alors engagé pendant la campagne électorale à « ne pas augmenter les impôts pendant la mandature » précisant même : « Les Bandolais ont besoin de stabilité fiscale » ?

Nous laissons au lecteur le soin d’y répondre.

On est passé aux investissements 2015.

Le maire n’a rien fait en 2014, il ne fera rien non plus en 2015 : il est simplement prévu de financer des études sur 3 projets : des projets sur des projets, en quelque sorte : le parking du Casino, le bassin de rétention et, ce qui sera le « phare de la mandature » (sic), notre monstre du Lock Ness à nous, sitôt évoqué, sitôt disparu : la réhabilitation du quai de Gaulle.

Et si l’on veut des précisions, prière de s’adresser à M. Abrahamian.

M. Palix fera remarquer qu’1M € pour l’année, c’est ridiculement bas : 3 fois moins que sous les maires précédents.

Qui dit débat dit échange…Mais c’était mal parti : M. Joseph avait prévenu, dès le début.

Premières questions posées par M. Rossi : Quels sont les nouveaux services qui seront proposés aux Bandolais ? Qu’est-ce qui est envisagé pour maintenir le niveau des services offerts aux Bandolais et aux visiteurs ?

R : « Là, on sort du débat d’orientation. La question sera abordée en réunion de travail, et,

précise M. Joseph, en dehors du conseil »

On croit rêver…c’est au cœur du débat. C’était avant qu’il fallait en parler !

L’élu repose sa question : « Avez-vous réfléchi aux économies globales dans tous les secteurs qui vont priver les Bandolais de service ?»

R : « ………………………………. »

Il insiste : qu’en est-il du tourisme ? Où en est la programmation des animations ? La saison commence en avril, dans moins d’un mois !

Ah, le maire a retrouvé la voix « Vous serez tenu au courant ; on s’en occupe.»

M. Rossi poursuit : où en sont les marchés ? Qu’allez-vous proposer ?

R : « ………………………………… »

Intervention de Mme Romano : « On ne peut pas acter : on n’a pas les budgets »

Mais on aurait pu, en attendant, anticiper, prendre des engagements, comme c’est l’habitude, Apparemment, rien n’a été fait. Aucune programmation pour la salle Jules Verne, aucune pour les animations : M. Joseph compte, paraît-il, sur les associations bandolaises pour remplacer artistes et groupes ayant quelque notoriété !

Effet dévastateur garanti pour une ville touristique. Ou comment tuer Bandol.

Justement, M. Rossi interpelle Mme Hecq : « Quels salons sont envisagés pour la promotion de la ville ? Quels engagements avec les hôteliers ? »

Non réponse de M. Joseph : « Ce serait bien de parler des grandes orientations, plutôt que de projets précis. »

L’adjointe, elle, se justifie : « Pas question d’en faire (des salons) quand on n’a rien à vendre. Il faut pouvoir proposer un produit. »

Et elle ne peut pas, puisque le conseil ne l’a pas autorisé à vendre tee-shirts et autres objets!

Il a échappé à cette aimable personne que le produit qu’elle avait à promouvoir, c’était Bandol ! Pas des boules de pétanques, même aux armoiries de la ville…

C’est au tour de M. Delaud d’interroger :

Quelles sont les pistes de réduction des coûts ? Quelles sont les priorités pour parler d’économies ? Va-t-on léser la jeunesse ? La petite enfance ? Le logement social ? L’animation ? Le tourisme ?

« Les priorités ? Elles ont été abordées hier en commission des finances » prétend M. Joseph.

Il faut croire que nombre de conseillers sont atteints de surdité, car M. Palix, confirme que, la veille, ni lui, ni Mme Quilici ni M. Decroix n’ont reçu la moindre réponse à leurs interrogations, et qu’ils ont même proposé une autre réunion avant le vote du budget.

Réponse du maire :" impossible ! "

M. Palix ironise : « vous aviez promis une nouvelle dynamique à Bandol ! »

Il résume : on aura moins de sécurité, moins d’animations, comme à la Toussaint et à Noël où elles ont diminué de moitié – à ce propos, Sylvie Logeais fait part de sa déception, et de celle des jeunes, devant l’absence de patinoire – moins 40% pour la culture, moins 28 % pour la jeunesse et les sports.

Mais bien sûr, les élus n’ont pas bien compris : M. Joseph promet de leur expliquer la méthode (sic), avant de clore ce non débat.

Ce qu’il nous semble, à nous, c’est qu’au lieu de « réveiller la belle endormie » comme il le promettait, notre bon docteur est en train de lui administrer une potion létale.

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