Un conseil à la gloire de M. Joseph, du moins l’espère-t-il…
Deux points importants : la présentation des comptes administratifs 2018, et la mise en vente d’une partie de notre patrimoine, suite logique de la gestion de cette municipalité.

Pour les contentieux, le maire a cédé sa place à Mme Aymes qui, comme d’habitude, se croit dans un prétoire. Elle réclame de lourdes sanctions financières à l’encontre des associations qui osent porter plainte contre la commune et sont déboutées…
On passe aux délibérations et il y en a pléthore : 58 ! Rien d’étonnant, aucun conseil n’avait eu lieu depuis le 7 février.
De la routine : intronisation de 2 nouveaux conseillers, M. et Mme Maes ayant ou plutôt ayant été « démissionnés »…ce dont M. Joseph s’est dit fort marri !
Après la refonte des commissions, on attaque le gros morceau, le compte administratif 2018 et ceux des budgets annexes de la commune.
On comprend vite qu’il s’agit en réalité de vanter le bilan financier de la mandature, de 2014 à 2018. Et comme l’an passé, mise en scène identique: on a invité le comptable public pour donner « un éclairage objectif », ce qui revient en fait à lui faire cautionner les choix du maire. Il intervient pour indiquer les tendances générales, la baisse des charges et celle des subventions de l’Etat.
Il nous semblait que la mission de ce fonctionnaire consistait à vérifier la conformité des comptes de la commune avec ceux du Trésor Public et non à délivrer des satisfecit ou des blâmes.
On permettra aux administrés qui n’ont pas le nez plongé dans les chiffres, mais qui subissent sur le terrain la gestion du maire d’avoir un regard différent sur les résultats affichés.
Quid de l’endettement de Bandol ?
Si l’on prend par exemple le « désendettement » de la commune » qui placerait Bandol dans le peloton de tête des villes « méritantes », désendettement qui est présenté comme un des 3 piliers de la gestion du maire et que souligne la presse…
Tout d’abord, rappelons que l’endettement de la ville était faible en 2014 (7,5M € , à rapprocher des 18 M € de St-Cyr et des 46 M € de Sanary) . Bref, rien d’affolant ! Il est passé 8,6 M€ en 2015, le maire ayant oublié de rembourser un Crédit révolving de 1,9M. Et tous les ans, la dette a diminué automatiquement, au fur et à mesure des remboursements prévus, comme celle des simples particuliers qui empruntent, pour arriver à 6 M€. Où est donc la performance financière ?
Ceci dit, à quoi sert d’avoir une solvabilité, puisque le maire se refuse à emprunter, considérant que l’emprunt selon ses propres termes comme « un artifice malsain » – conception qui révèle une méconnaissance grave de la gestion financière des collectivités, et a entraîné des dérives dont Bandol et les Bandolais ont fait les frais depuis 2014.
Car, à moins de posséder des ressources importantes sur leur territoire (zone industrielle et/ou commerciale etc…), les villes empruntent pour financer leurs réalisations importantes, bien sûr dans les limites de leur capacité de remboursement.
Sinon, elles n’investissent plus et s’endorment pour des années, pendant que leurs voisines prospèrent…
Examen du compte administratif 2018
On passe au compte administratif sous la houlette de la directrice des services financiers qui officie, comme d’habitude : et l’on repart encore de 2013 pour présenter le compte administratif 2018, à grand renfort de tableaux, graphiques etc…et le public se tord le cou pour regarder les écrans.
On compare avec les villes d’alentour, ce qui n’est pas très pertinent, notamment en matière de personnel, les communes pouvant externaliser certains services.
On énumère les quelques animations, avec photos des 2 feux d’artifices, des conférences…
Quant aux réalisations : un espace jeunes à l’ex pension Magali, qui a retrouvé sa destination première et la « modernisation » de la salle Jules Verne (un rideau pour la séparer en deux, plus un réajustement de la sono) !
C’est bien maigrelet en 5 ans de mandat.
M. Joseph prend le relais et lit l’intervention qu’il a rédigée, nous dit-il ; on comprend pourquoi il refusait de parler chiffres les années précédentes, les jugeant « techniques »…
Il repart de la situation difficile de la ville en 2014 et en profite pour tacler, une fois de plus, son prédécesseur.
Le redressement des finances ?
Nous avons en leur temps dénoncé les dérives de la municipalité Palix, en particulier l’augmentation inconsidérée des dépenses de personnel. Pour le reste, son budget 2012 présentait un excédent de 2,294 M €. Le compte administratif 2013 présentait lui aussi un excédent de fonctionnement de 2 638 112 € que M. Joseph a repris dans le budget primitif 2014,, ce qui lui permettait d’avoir des comptes en équilibre.
Il y a eu quelques problèmes avec cette reprise, d’abord annulée, puisque le conseil avait rejeté le CA 2013 de M. Palix, pour des raisons politiques, avait alors précisé M. Joseph.
En tout cas, un CA en déficit de 269 000€ et une capacité de désendettement qui bondit de 12 à 57 ans, avant de redescendre l’année suivante à 4 ans, le solde étant redevenu positif !
Miracle de la gestion ? Efficience ? Non. Baisse des dépenses certes, mais surtout, augmentation de nos impôts de 1, 474 M € (+ 8, 4 % sur la taxe foncière et sur la taxe d’habitation opportunément décidée par le préfet, suite à la visite de M. Joseph ( !), et + 20% votés par le conseil sur la taxe d’habitation des résidences secondaires, qui représentent plus de 6000 logements à Bandol.
Carton plein ! Et cette ponction supplémentaire dans le porte-monnaie des Bandolais augmente tous les ans : 1,533 M € en 2016, 1,624 M en 2017 et au moins autant en 2018. Faites l’addition !
De quoi très largement compenser la baisse de la DGF depuis 2014 ! Et ça, M. Joseph l’occulte tant qu’il peut.
Le maire oublie aussi d’indiquer que si certaines contributions ont augmenté, d’autres ont baissé : ainsi la contribution incendie, passée de 936 000 € en 2014 à 636 500 € en 2017 compense la hausse de l’FPIC (fonds intercommunal).
Mais le plus insupportable, c’est le recours du maire à la méthode Coué avec son « sans augmenter les impôts » décliné à toutes les sauces dans les discours, les communications internet, le site de la mairie, les magazines, les affiches publicitaires…
Et ses efforts pour « protéger le contribuable Bandolais d’une hausse d’impôt » !
La baisse des charges de personnel
La situation réclamait effectivement une reprise en main et une baisse des effectifs
Il y a eu des départs à la retraite, 22 postes de titulaires supprimés, mais la baisse des dépenses ne nous semble pas conséquente, d’autant plus que, s’il y a toujours des avancements de carrière, contrairement à ce qui est affirmé dans le magazine spécial finances, le point d’indice a été gelé dans la fonction publique de 2010 à 2016 puis de nouveau en 2018 et 2019 = évolution annuelle de 0 pendant 8 ans…Et on a aussi recruté.
Le maire aurait pu montrer l’exemple, ne pas embaucher de collaborateur de cabinet pour, selon ses propres termes « lui mâcher le travail et lui préparer les dossiers » ! Mais il aurait fallu qu’il se consacre entièrement à sa charge. Il a évoqué lui-même une dépense de 62 000 €/an en 2015 et sans doute plus importante depuis, le tout dans l’opacité la plus totale.
Mais les non remplacements d’agents peuvent avoir des effets négatifs pour la ville et les habitants.
Nous manquons toujours de cadres A et B. On regrette que le fonctionnaire qui dirigeait l’urbanisme, service dont l’importance est capitale, n’ait pas été remplacé à catégorie égale.
Et que dire de l’entretien des espaces verts où prospèrent les pissenlits et les herbes folles ?
Et du Centre Culturel transformé en blockhaus pour économiser du personnel….
La baisse des charges générales
La chasse au gaspi ayant des limites, il a fallu tailler dans l’essentiel : les baisses de charges ont surtout ciblé les animations, si nécessaires à l’activité d’une ville touristique et à son attractivité, et dont le financement a diminué de façon drastique.
La culture n’a guère été épargnée avec pendant 4 ans l’absence quasi-totale de programmation au Théâtre Jules Verne…Quant au partenariat avec le FRAC, il n’a guère séduit : la salle Ravaisou reste désespérément vide.
Les associations, au rôle si important dans le tissu bandolais, ont vu aussi leurs subventions baisser, malgré de beaux discours. On pourrait continuer longtemps.
Bien sûr que les services rendus à la population ont été altérés, c’était inévitable.
Mais sinon, tout va bien : tous les ans, M. Joseph a soigneusement mis de côté les excédents de fonctionnement réalisés chaque année : on atteint en 2018 la somme cumulée de 8 748 435 € (dont 500 000 € intégrés en septembre 2018, issus du budget de l’assainissement). Notons qu’il s’agit d’argent « virtuel » qui reste chez le percepteur et que la commune ne peut pas placer, comme certains semblent le croire…
Ce serait parfait si, dans le même temps, l’investissement n’était tombé au plus bas, pendant 4 ans, en particulier les dépenses d’équipement (travaux, voirie, achat matériel) dans une ville à l’abandon : en 2015, Bandol a dépensé 84 € / habitant, alors que la moyenne des communes de la strate s’élevait à 260 €. C’est tout dire.
Pour résumer, M. Joseph a amassé tout l’argent possible en réduisant sans discernement quasiment toutes les dépenses, avec des conséquences néfastes pour la ville, dans le but d’entreprendre les travaux du quai de Gaulle sans recourir à l’emprunt.
Et ce, non pour répondre au désir des Bandolais, puisqu’on ne les a pas associés à cette réhabilitation, mais pour assurer, espère-t-il, sa réélection.
On vend le patrimoine
Et la mise en la vente de la maison des vins s’inscrit dans le droit fil de cette politique : récupérer de l’argent à tout prix.
Lors du vote de cette délibération, il est apparu que la SOGEBA allait récupérer 2 247 754 € – pour en faire quoi ? – et la commune 614 000 €.
Mrs Caparros, Valéro et Fréani, se sont élevés contre cette décision déraisonnable, qui fait brader un patrimoine de valeur, un bâtiment neuf avec un emplacement exceptionnel à l’entrée de la ville, à proximité d’un parking. Ils ont souligné que, même si le local des vins appartenait à un privé, la ville n’aurait plus aucune structure dédiée à son appellation !
De plus, sans clause restrictive, on ignore quel usage sera fait de ce bâtiment, ce qui pourrait déprécier la ville. Et même s’il n’est pas très bien exploité actuellement, il a un réel potentiel financier.
Nous n’avons entendu aucun argument valable pour justifier une telle décision. Et c’est grave. La seule explication avancée est que la commune n’aurait pas vocation à louer des structures commerciales ! Mais que fait-elle avec les restaurants du Capelan ? Ceux des Allées Vivien ? sans parler des kiosques à sandwichs…
Les trois opposants ont voté contre, M. Bocquet s’est abstenu et, sans surprise, les membres de la majorité ont approuvé cette vente et en ont endossé la responsabilité.
Pas sûr que les Bandolais apprécient cette dilapidation de leur patrimoine.
*Les chiffres cités proviennent des documents de la commune et également des comptes des communes, sur le site internet du gouvernement.