Conseil communautaire : vers une nouvelle bataille du rail ?

 Le dernier conseil de notre communauté d’agglo a fait couler beaucoup d’encre – une pleine page de Var-Matin et un long exposé sur la page facebook du maire, au sujet du tracé du futur RER Toulonnais – et également toujours sur Var-Matin l’analyse du budget prévisionnel. Il a surtout permis d’assister à une belle prestation de M Joseph qui a pu montrer toute l’étendue de ses talents…

Le maire de Saint-Cyr, M. Barthélémy, a présenté les 8 1ères délibérations ; arrivé à la N°9 – il s’agissait d’un  rapport traitant, au titre du calcul de l’attribution de compensation, de l’amortissement des dépenses concernant les eaux pluviales urbaines des communes – l’élu a pris soin d’exposer clairement les 3 possibilités offertes…

C’est alors que M. Joseph est intervenu pour reprendre la polémique qui l’avait opposé à M. Bernhard sur le même sujet fin 2019, et qu’il ressasse depuis un an, n’ayant pas digéré que  ce dernier ait osé douter de ses capacités mentales !

On sait combien M. Joseph est chatouilleux quand il s’agit de sa personne ! Il se sent gravement insulté pour la moindre métaphore un peu moqueuse, alors que lui, bien sûr,  respecte les autres…comme on a pu le constater en conseil municipal et lors des dernières élections !

Il poursuit : « heureusement pour vous, je ne veux pas polémiquer »  – mais que fait-il ? – « je ne suis pas procédurier – mais le TA a été saisi – avant de glisser une allusion courageuse à « ceux qui l’attaquent pour diffamation ou injure publique ». Il a d’ailleurs pris ses précautions, puisqu’il s’est fait voter récemment par sa majorité « le permis d’insulter aux frais des contribuables bandolais » sous prétexte de protection fonctionnelle.

Et l’élu Bandolais reprend le même long discours filandreux que l’an dernier : il avait raison, et pas le président etc, etc… à preuve une lettre du receveur  dont il inflige la lecture aux élus, oubliant qu’il a lui-même reconnu par la suite, dans la presse, qu’il s’était trompé. Il n’hésite pas à  couper  abruptement la parole à l’un de ses collègues qui tente d’exprimer quelques doutes…

Mais M. Joseph n’en reste pas là : il dénonce ensuite quelque chose qui « ressemble à un faux en écriture »: sa signature figurerait indûment sur un document, une mention manuscrite aurait été rajoutée sur une page au-dessus des signatures…  Il veut donc consulter cette année l’original du document. La confiance règne...

Affligeant ! Quel intérêt de créer un climat de suspicion en dénonçant sans dénoncer, en instillant le doute sur la probité de qui, d’ailleurs ? De l’administration ? 

Tout cela pour conclure, après avoir relevé des éléments positifs dans la délibération, qu’en fin de compte, la mouture 2020 ne lui plaît pas non plus : il votera contre.

Peu d’écho dans la salle, les élus ne semblant pas concernés par ces discours sans intérêt.

On ne l’entendra plus sur les autres délibérations : M. Joseph se réserve pour le bouquet final. Car il va  in fine présenter  une question orale sans débat, concoctée avec son homologue du Beausset. 

Il revient sur la concertation en cours sur le projet de RER toulonnais, et sur la gare du terminus ouest qui est en balance : Saint-Cyr ou Sanary. Il souhaite que la communauté se prononce en faveur d’un choix qu’il présente, après un long développement, comme le plus favorable pour les usagers du train, à savoir Saint-Cyr.

On nous permettra d’abord d’être étonnés par cet intérêt soudain pour la circulation ferroviaire et par sa préoccupation affichée pour les voyageurs.

Lorsque, dans un passé récent, la SNCF envisageait la fermeture de la gare de Bandol, très préjudiciable aux Bandolais, qu’a fait le maire ? Rien ! Aucune intervention, aucune prise de position de sa part, alors que nos voisins se mobilisaient pour sauver leur gare.

Et voilà que soudain, il se pose en défenseur de nos concitoyens ?

D’autre part, au début du lancement de ce projet de RER, nous avons appris par la presse que M. Joseph avait refusé que la gare de Bandol ne devienne le terminus ouest et qu’il n’avait pas assisté aux réunions.

Quant à réclamer à la CASSB de prendre position sur le choix de ce terminus et à priori sans l’aval de toutes ses composantes, sa démarche nous semble relever d’un amateurisme inquiétant dans la gestion publique et d’une attitude peu respectueuse envers les élus et les habitants de chacune des communes et surtout, elle est contre-productive.

Il serait temps pour certains d’avoir une réflexion politique plus approfondie sur le fonctionnement d’une telle collectivité. Qui peut envisager qu’une communauté essaie d’imposer à l’une de ses communes une décision qui ne relève pas de sa compétence ? Ou même de faire pression sur elle ?

Le président a eu raison de rappeler quelques règles élémentaires qu’il entend faire respecter : à savoir que chaque maire est maître de son territoire, qu’il connaît mieux que quiconque. Et quand les élus de Saint-Cyr auront pris une décision, il proposera à la CASSB de se rallier à elle. Pour le choix de la gare, il précise que Sanary n’est pas demandeur.

Mais n’est-ce pas M. Joseph qui s’insurgeait l’an dernier, de la proposition de Sud Ste Baume de racheter la maison des vins, et qui considérait cette offre comme une atteinte insupportable à la souveraineté de Bandol, puisque lui préférait la vendre à un privé ? Après tout, les vins de Bandol concernaient bien l’ensemble du territoire ?

De plus, on notera un manque de respect choquant dans la démarche, et grossier, parce que ce document n’a même pas été envoyé au maire de ST-Cyr, le premier concerné, et qu’on l’a laissé sciemment fuiter sur les réseaux sociaux, de sorte que l’élu en a eu connaissance …par des opposants !

Enfin, M. Joseph, dans sa démonstration, ne peut ignorer que M. Barthélémy est confronté à une situation délicate : la gare nouvelle entraînerait l’expropriation d’une dizaine d’habitations et d’une partie de terres agricoles AOC. Saint-Cyr est encore en pleine concertation avec la SNCF : un conseil municipal privé a déjà eu lieu entre les élus et le responsable ferroviaire, et les échanges se poursuivront afin d’affiner le projet et de le rendre plus acceptable.

Etait-ce le moment de braquer l’un des principaux décisionnaires, et aussi les autres élus de la communauté qui ont manifestement soutenu M. Barthélémy, et de plus, de les agresser sur Facebook en caricaturant leurs positions ?

La démarche de M. Joseph est contre-productive, alors que l’intérêt de Bandol serait qu’une solution soit trouvée à Saint-Cyr et par Saint-Cyr.

Pourquoi vouloir sans arrêt transformer le conseil communautaire en terrain d’affrontement ?