La crise actuelle a bon dos :
M. Rocheteau va tenter de justifier les problèmes actuels par les augmentations de demain. En effet, c’est en 2021, bien avant la crise, que les travaux du port devaient débuter, et qu’il n’en a rien été, faute d’argent.
Ensuite, il est bon de nuancer les augmentations annoncées, car certaines sont aléatoires, et d’autres liées à l’accroissement du périmètre de la SOGEBA et des charges (travaux) qu’elle a elle-même réclamés.
Et d’énumérer les charges qui pèseront sur la société en 2023 et seront payées par les plaisanciers, comme on le lui fait remarquer : l’électricité dont la facture s’accroît avec la prise en charge des marchés sur le quai et pour laquelle il prévoit 90 000€; les frais de personnel + 5%, mais aussi embauche d’un directeur technique pour mener à bien les travaux à venir…Car il n’est pas question de différer les travaux somptuaires prévus, et, partant leur plan de financement !
Total des surcoûts 418 000 €.
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Et la SOGEBA n’aurait pas les moyens de fonctionner, se plaint-on ? Ne vient-elle pas d’encaisser 1,6M€ versés par la commune pour la vente de la Maison des vins et encore 1.6M€ pour celle du Val d’Aran ?
De plus, l’augmentation des tarifs 2023 de 11,8% procurera 396 000€ qui s’ajouteront au surcoût de 14,8% pour ceux de 2022 →les plaisanciers paieront au total 878 000€ précise Philippe Leclercq.
L’élu d’opposition s’insurge : 30% de hausse ! Si les clients ne sont pas captifs, ils s’en vont. Le rôle d’un chef d’entreprise aurait été de trouver des solutions.
Intervention de M. Rocheteau : « à la SOGEBA, nous n’avons pas de clients, mais des usagers » Mais voilà qui change tout : ce ne sont pas des clients qui seront tondus, ce sont des usagers !
M. Rocheteau, faute d’arguments supplémentaires, se lance alors dans une séquence de politique fiction hasardeuse : « vous auriez peut-être licencié 5 agents, et aussi, peut-être, fait payer aux plaisanciers les consommation de leur borne », s’attirant un « Ah non ! » vigoureux de M. Leclercq qui parle de honte et de scandale !
Pourquoi ces critiques ? Selon Philippe Rocheteau, le conseiller d’’opposition serait « agacé » et même « inquiet » du redressement de la société opéré depuis plusieurs années, grâce à lui. Bref, un jaloux !
M. Leclercq s’étrangle : « Vous ? Un redressement ? Ah oui, grâce à une subvention de 3,2M€ qui ne dit pas son nom. Mais pourquoi tant de haine pour les plaisanciers ? »
Interrogation qui déclenche une avalanche de cris divers, d’invectives, de sifflets de la part des conseillers de la majorité, sous l’œil impavide de M. Joseph.
Les dangers de l’entre soi
Refus de toute contestation, bruyantes manifestations de désapprobation : au vu du peu d’empressement des plaisanciers à acheter les garanties d’usage, Il n’est pas venu à l’esprit des élus de la majorité que nombre d’entre eux étaient loin d’être satisfaits de la gestion du port, et que Philippe Leclercq se faisait l’écho d’un mécontentement bien réel ?
En refusant la présence d’un représentant de l’opposition au Conseil d’administration de la SOGEBA, lequel comprend 8 élus, tous issus de la majorité, contrairement aux promesses de campagne (charte éthique !) et à ce qui s’était fait lors de la mandature précédente, outre l’aspect anti démocratique et l’opacité, on se prive d’un autre regard, d’autres idées ... L’entre soi conduit à un aveuglement préjudiciable aux intérêts de la collectivité
L’art de se moquer du monde
Le maire prend la parole, non pour calmer ses troupes, mais pour récuser les critiques de l’élu d’opposition. Mesures honteuses, scandaleuses ? Manifestation de haine ? Il n’en est rien. Puis il félicite M. Rocheteau qui a justifié clairement et factuellement (sic) les raisons de l’augmentation. Il se réjouit de la situation du port équilibrée à l’année !
Mais de quel port parle-t-on ?
M. Joseph poursuit son éloge habituel, son mantra, en quelque sorte depuis des lustres: « Entre le moment où M. Rocheteau a pris la direction de la SOGEBA, en 2017, et aujourd’hui j’ai constaté de nets progrès, le résultat net s’est amélioré » Il en profite pour remercier le PDG, les salariés, le maître de port …», et reconnaît « On aurait dû augmenter avant. »
Ou M. Joseph est atteint de surdité, ou il n’a pas suivi les débats ! Son propre adjoint a insisté sur la situation difficile de la SOGEBA, incapable de financer les travaux nécessaires et qui devaient être réalisés avant la crise; de plus, les voyants sont au rouge avec l’inflation prévue, et le maire se réjouit de la situation, et félicite son PDG?
Ce n’est pas sérieux ! C’est même inquiétant.
Le bouquet final
Et quand notre édile termine en reprenant les chiffres d’augmentation donnés de 2013 à 2023 : +27 % , Philippe Leclercq signale une erreur de calcul dans le pourcentage.
Le maire prend à témoin un fonctionnaire « Y a-t-il eu une erreur ? » Réponse inaudible de l’intéressé. Non, traduit notre édile !
L’élu répond : « C’est davantage que 27%, car c’est un intérêt composé et ce n’est pas la somme des deux pourcentages ».
On lui rétorque, parlant du fonctionaire: "il l’a calculé ! " "Oui, mais mal, c’est du niveau de 6 ème "explose l’élu, qui fait part de son exaspération de se retrouver devant un mur : il réaffirme : 14,8% +11,8 % = 28,34 % exactement.
Le pire, c’est qu’il a raison ! Et que ses interlocuteurs le savent.
Nos bons apôtres se déchaînent, l’un, lui reprochant un manque de respect, l’autre du mépris !
Ce n’est ni l’un, ni l’autre, c’est une simple règle mathématique, qu’on peut à loisir se voir expliquer sur internet et dont on constate une méconnaissance inquiétante de la part de décideurs…
M.Joseph met un point final à cette mascarade et se plaint des « anathèmes » -- terme totalement inapproprié-- proférés par l’élu auquel il suggère d’avoir des propos mesurés et… argumentés !
On se permettra, à notre tour, de suggérer à notre édile de remplir le rôle que lui commande sa fonction de maire: en l’occurrence de veiller au bon déroulement du conseil municipal, d’éviter, dans un contexte polémique, d’impliquer un fonctionnaire, et surtout de respecter et faire respecter l’opposition, en exigeant de sa majorité ce qu’il exige des simples citoyens présents dans le public, à savoir le silence pendant les débats.